A l’occasion du Sommet de l’ONU pour le climat organisé à New-York le lundi 24 septembre 2019, le Costa Rica s’est vu honoré du prix de « Champion des Nations Unies pour la terre » pour récompenser sa lutte contre le changement climatique,notamment dans son engagement à atteindre un niveau d’émissions de carbone nettes nulles à l’horizon 2050. Retour sur ce projet ambitieux !
Un prix environnemental prestigieux
« Le changement climatique exige de nous tous une action urgente et transformatrice. Avec ses projets ambitieux de décarbonisation de son économie, le Costa Rica relève ce défi »
C’est par ces mots que la directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement, Inger Andersen, justifie la remise du prix de « champion des Nations Unies pour la terre », le prix environnemental le plus prestigieux délivré par l’ONU, au Costa Rica, petit pays d’Amérique Centrale. Une distinction partagée également avec 3 autres grands acteurs de l’environnement, comme l’ex-présidente chilienne Michelle Bachelet.
Cette récompense vient de concert avec l’ouverture du très attendu Sommet pour le climat de l’ONU ce lundi 24 septembre à New-York, en présence d’une soixantaine de chefs d’état, dont le président du Costa Rica Carlos Alvarado, invités à réitérer leur engagement contre le réchauffement climatique. Un événement marqué notamment par le discours poignant de la jeune activiste Greta Thunberg.
Le Costa Rica, un pionner en termes de politique écologique ?
Mais pourquoi le Costa Rica au juste ? Souvenez-vous, en février 2019, le Costa Rica présentait son plan climat que l’on qualifiera de plus ambitieux au monde ! L’objectif ? Atteindre le seuil de zéro émission nette d’ici 2050. En d’autres termes, le pays d’Amérique Centrale s’engage à ne plus émettre davantage de carbone qu’il ne peut en stocker, via la forêt ou l’océan par exemple. Un pari audacieux, qui pourrait bien servir d’exemple à tous les autres pays si celui-ci atteint ses objectifs.
Plus de 50 ans de politiques environnementales
Les efforts du Costa Rica pour la préservation de l’environnement ne datent pas d’hier. Après une période de déforestation massive dans les années 70-80, le pays s’est engagé dans une politique écologique à long terme. Les propriétaires du secteur forestier se sont vus par exemple offrir par l’état une allocation en échange de la préservation de leur forêt. Une politique de la carotte qui a porté ses fruits, couplée avec un intérêt grandissant des touristes pour les paysages verts du Costa Rica.
Aujourd’hui, le pays est recouvert à plus de 53% de forêt et plus de 98% de l’énergie du pays est produites par des sources renouvelables telles que l’hydroélectricité, la géothermie, l’éolien, l’énergie solaire et la biomasse. En 2017, le pays a d’ailleurs enregistré son record de 299 jours sans utiliser aucune énergie fossile pour générer l’électricité du pays. L’objectif est de continuer ces efforts de reboisement en atteignant le seul des 60% de foret sur le territoire national en 2050.
Atteindre le zéro carbone net, d’accord, mais comment ?
Le projet environnemental se divise en trois phases : « le Commencement », entre 2018 et 2022, « le virage », entre 2023 et 2030 et le « déploiement massif » entre 2031 et 2050. Concrètement, plusieurs mesures ont été prises, comme celle de prévoir que 70% des bus et des taxis seront remplacés par des véhicules électriques d’ici 2035 et 100% en 2050.
L’objectif avoué est clairement de proposer une offre de transport en commun efficace qui dissuaderait les habitants de privilégier leur voiture personnelle pour leur déplacement, comme c’est largement le cas pour le moment. Un pari audacieux quand on sait qu’aujourd’hui, les transports sont responsables de 40% des émissions de gaz à effet de serre du pays.
Autre levier abordé, le secteur du bâtiment. Le gouvernement s’engage à développer la construction d’édifices à usage commercial, résidentiel ou institutionnel via un système et des technologies garantissaient les basses émissions. Pour 2050, le pays souhaite que 100% de ses bâtiments utilisent des standards de basse émission ainsi que des énergies renouvelables pour les activités domestiques comme la cuisine ou l’arrivée d’eau.
Le problématique du plastique
Enfin, l’un des sujets les plus préoccupants au Costa Rica concernent le plastique. Aujourd’hui, plus de 560 tonnes de déchets plastiques sont rejetés par jour, dont seulement 14 tonnes sont recyclés. Une grande partie est rejetée dans les fleuves et in fine, dans l’océan. On parle de 15 camions de plastique qui seraient rejetés dans l’eau par jour ! Une catastrophe écologique que le gouvernement souhaite enrayer grâce à la mise en œuvre de plusieurs politiques de dissuasion. Un chemin long, qui devra passer inévitablement par une meilleure éducation à l’écologie de la population costaricienne.
Un autre grand défi du Costa Rica sera de soutenir économiquement tous ces changements. Aujourd’hui, 12% des revenus du Costa Rica proviennent de l’impôt unique sur les combustibles. Si le pays atteint son objectif de réduction, voire d’élimination totale des combustibles fossiles, cette ressource financière ne sera plus d’actualité, il faudra donc trouver un autre levier. Si une réforme de la « fiscalité verte » a bien été avancée, pour le moment, peu de détails ont encore filtré sur les réelles conséquences de cette réforme.
Et les pesticides dans tout ça ?
Autre débat mais non des moindres, l’utilisation massive des pesticides ! D’après un rapport de la FAO en 2017, le Costa Rica est un des pays où l’on trouverait la plus forte concentration de pesticides dans les productions agricoles au monde, avec la Colombie, le Japon et le Mexique. Le pays d’Amérique Centrale déverse près de 23 kg de pesticides par hectare, soit 10 fois plus que la France. Un problème sanitaire et environnemental majeur qui ne semble pas avoir encore été traité à bras le corps par le gouvernement. Heureusement, de nombreuses petites structures locales luttent à leur niveau pour proposer une agriculture saine et 100% organique, comme la Finca Sura par exemple ou encore le Rancho de Lelo à Monteverde.
En conclusion, le zéro carbone : Un objectif réalisable ?
Bien que les défis soient nombreux, et que le chemin reste encore très long, le Costa Rica possède un atout indéniable : sa forêt ! On l’a dit, la forêt recouvre plus de 50 % du territoire, sans compter les océans, eux aussi connus pour leur capacité de stockage carbone. Sur papier, le pays a toutes les cartes en main pour venir à bout du projet et devenir l’un des premiers pays au monde à avoir complètement anéanti son empreinte carbone nette. Dans les faits, le challenge sera essentiellement de modifier du tout au tout deux piliers de la vie quotidienne des costariciens : le transport et la gestion des déchets. Rendez-vous donc en 2050 pour tirer les bilans !
L’empreinte carbone : notre engagement
Saviez-vous que lorsque vous prenez un vol direct aller/retour depuis Paris jusqu’au Costa Rica, vous consommiez plus de 4 tonnes de CO2 ? C’est 2x plus que ce que la Terre peut supporter par personne par an pour stopper l’accroissement de l’effet de serre. Selon la Revue « Science », une étude a révélé qu’une reforestation massive de la Terre pourrait atténuer le changement climatique. C’est pourquoi, en tant qu’agence locale réceptive, nous avons décidé de collaborer avec une association qui a pour objectif de créer de nouveaux puits de carbone, en l’occurrence en plantant des arbres, pour ainsi compenser autant que possible les émissions de CO2 provoquées par les voyages en avion de nos clients. Pour en savoir plus, c’est ici !
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Comment On Le Costa Rica nommé « champion de la terre » 2019 par l’ONU
NIYONIZEYE Didace
J’apprécie beaucoup les efforts que Costa Rica mon favori pays engage dans préservation de la nature et je le souhaite du courage dans l’éradication du problème de des déchets en plastique.