Niché au cœur de la province de Cartago, à quelques kilomètres de Turrialba, le Monument National Guayabo est un site archéologique majeur du Costa Rica, encore trop méconnu des voyageurs. Témoignage fascinant d’une civilisation précolombienne aujourd’hui disparue, Guayabo offre une plongée unique dans l’histoire ancienne du pays. Entre vestiges de pierre, art rupestre, aqueducs ingénieux et traces d’une société organisée autour d’un chaman tout-puissant, le site révèle peu à peu ses mystères. Classé monument national depuis 1973, ce lieu à la fois culturel et naturel est aujourd’hui protégé et ouvert aux visiteurs, amateurs d’histoire ou simples curieux.
Sommaire :
Un peu d’histoire
Situé au nord-est de la ville de Turrialba, dans la province de Cartago, ce site est le témoin d’une civilisation préhispanique. Construit entre 1000 et 1400 avant Jésus Christ, ces vestiges de pierres sont multiples. Vous pourrez en effet découvrir de l’art rupestre, c’est-à-dire de la peinture sur pierre, les vestiges d’un aqueduc ou encore des monolithes, ou des tumulus. Guayabo, c’est le site le plus important du Costa Rica en termes de structures archéologiques préservées et protégées.Le site de Guayabo est découvert en 1882, lors d’un nettoyage. Le site était censé accueillir une plantation de café, alors en plein essor. Etant situé en hauteur, à 1000 mètres d’altitude, le lieu était parfait pour cultiver le café.
Les premières découvertes et analyses ont été faits en 1886 par Anastasio Alfaro, un naturaliste. En 1964, l’institut Tierras y Colonizacion à acquis une partie du site et l’a déclaré parc municipal.
Entre 1968 et 1973, les premiers travaux archéologiques sont menés par Carlos Aguilar Piedra, alors professeur à l’université de Costa Rica. C’est lui qui parvient à faire classer l’endroit monument national, en 1973, avec pour objectif de protéger le site archéologique qui constitue un élément patrimonial important pour le pays. A l’heure actuelle, 4 hectares de superficie ont été fouillés, il reste 16 hectares à découvrir.
La découverte de ce site archéologique à permis de mettre en évidence les restes d’une civilisation qui aurait vécu à Guayabo vers 800 après J.C, après la construction du site.
-
Economie et histoire de la tribu
L’économie de la civilisation de Guayabo, était basée sur la chasse, la pêche et l’agriculture. Ils étaient dirigés par un cacique ou un chaman, qui exerçait un pouvoir religieux et politique dans toute la région. A cette époque, les chamans avaient un rôle très important. Ils étaient à la fois les guérisseurs, les prêtres et la personne politique la plus importante du village. Le chaman organisait également les baptêmes, mariages et enterrements, les trois rites de passages les plus importants de la vie. Sa parole était considérée comme sacrée.
Le site est abandonné bien avant l’arrivée des colons espagnols (100 ans avant), au XVème siècle. A ce jour, la raison de cet abandon est toujours inconnue. On estime qu’entre 2.000 et 10.000 personnes ont vécu sur le site si on se fie à la quantités de vestiges trouvés et de tombes.
Voir cette publication sur Instagram
Ce qui fait tout le charme de ce site archéologique c’est la diversité des structures présentes, qui ont été bien conservées. En plus de l’aqueduc et de la peinture, vous pourrez également y voir des tombes, des sculptures ou encore des pétroglyphes. Sur le site, ont également été trouvé de l’or et de nombreuses céramiques. L’aqueduc, servait à acheminer de l’eau, et à la redistribuer en circuit ouvert ou fermé. Certaines parties de l’aqueduc fonctionnent encore aujourd’hui.
Aujourd’hui, le lieu continue à être fouillé par des archéologues costaricain mais également Etats-uniens et Européens.
Tourisme
En devenant parc national, le lieu à été aménagé pour y recevoir des touristes. Vous avez plusieurs chemins, balisés et aménagés pour vous promener. Le long des sentiers des panneaux explicatifs en anglais et en espagnol seront à votre disposition. Le sentier principal est assez court (1,3km), comptez 30 minutes de marche pour le parcourir. Le second est un peu plus long (2,1 km), comptez 53 minutes.A l’intérieur du parc vous retrouverez des sanitaires, de l’eau potable, une boutique souvenir avec de l’artisanat local, un point d’information, une aire de camping et des tables pour vous restaurer.
Il est possible de faire une visite guidée du parc, elle dure 1h30, et est organisée par l’association U-SURE, qui vous expliquera l’histoire du site. C’est une association de guides locaux. Ils proposent des tours en anglais et en espagnol.
Le lieu est également un endroit ou vous pourrez observer la faune et la flore : des singes, coatis, écureuils, papillons ou encore des paresseux y ont élu domicile. Au niveau de la flore, vous pourrez observer des orchidées, des arbres tels que des cèdres et plusieurs variétés de fougères.
Pourquoi un monument devient-il parc national ?
On classe monument national « Une zone possédant une ressource culturelle, historique ou archéologique exceptionnelle d’importance nationale et internationale en raison de ses caractéristiques uniques ou de son intérêt particulier. » (SINAC)
Concrètement, cela signifie ensuite que c’est l’état qui gère le lieu. C’est lui qui se charge de l’entretien et c’est à lui que revient les bénéfices générés par le lieu. Au Costa Rica, la gestion de ces lieux est lisible et disponible sur le site du SINAC. C’est également via ce site que vous réglez la quasi totalité des entrées au parcs nationaux.
Un lieu qui devient parc national est alors une aire protégée. Au Costa Rica 30% des aires naturelles le sont. Cela permet aussi à l’endroit une certaine réputation (les réserves nationales sont réputées pour être bien entretenues, avec des points de vues valant la peine) mais également un certain engouement.
Conseils, horaires et accès
Le site est ouvert tous les jours de 8h30 à 15h00. Le tarif est de 5,65$ pour les touristes étrangers. Vous pouvez également y camper pour 2$. Le lieu est situé à 65km de San José, le plus simple est de vous y rendre en voiture. Attention, il n’y a toutefois pas de parking prévu pour vous garer. Vous pouvez néanmoins vous garer sur la route devant le parc.
Vous pouvez également vous y rendre en bus. Depuis San José, vous devrez prendre un bus de la compagnie Tuasa, jusqu’à Turrialba. Depuis Turrialba, vous prendrez le bus qui a pour direction « Monument national Guayabo ». Le bus passe tous les jours à 6h00, 10h30, 12h30 et 15h00.
La meilleure période pour y rendre est la saison sèche de décembre à mars. Vous apprécierez ainsi mieux le lieu. Ce dernier reste néanmoins tout à fait visitable en saison des pluies, il vous faudra vous munir d’un parapluie ou d’un kway et de chaussures de randonnées.
Un des chemins est particulièrement aménagé pour les fauteuils roulants.
Voir cette publication sur Instagram
-
Ou dormir ?
Proche de Guayabo, vous avez la ville de Turrialba, ou de nombreux hôtels sont disponibles. Proche du parc, vous avez le Guayabo lodge, un charmant 3 étoiles. Il dispose d’une très belle vue sur la vallée en contrebas et est engagé en faveur de l’environnement. Pour une nuit comptez minimum 100€.
Vous avez également l’option de l’hôtel Ladera, situé à Turrialba. La vue y est également splendide et les chambres spacieuses, certaines avec kitchenette. Pour une nuit, vous devrez compter 70€ pour une chambre classique.
Visiter le site de Guayabo, c’est bien plus qu’explorer des ruines : c’est remonter le temps et découvrir les racines profondes de la culture costaricienne. Grâce à une mise en valeur réussie, des sentiers balisés et des guides passionnés, cette cité oubliée renaît aux yeux du public, tout en restant un objet de recherche pour les archéologues du monde entier. Que vous soyez amateur d’archéologie, passionné de nature ou simple voyageur en quête d’authenticité, Guayabo constitue une étape incontournable de tout séjour dans la vallée centrale du Costa Rica. Une expérience enrichissante à vivre en pleine forêt tropicale, au croisement du passé et du présent.
Laisser un commentaire