Le Costa Rica, le pays le plus égalitaire et démocratique du continent latino-américain.
Ce petit pays de 5 millions d’habitants est l’un des rares pays à se présenter comme neutre et à avoir supprimée son armée depuis 1948. Il se distingue par son modèle de développement donnant accès à l’éducation, à la santé gratuitement à ses habitants. En 2009, il est classé comme le pays le plus heureux du monde, et se trouve en 5eme position de l’indice de performance environnementale, grâce notamment au développement des énergies renouvelable et la protection de ses ressources naturelles.
Les élections présidentielles de 2018
Les costaricains étaient appelés à voter le 4 février 2018 pour le premier tour des élections présidentielles et de leurs députés.
Il est souvent question de tension lorsque l’on évoque ces évènements sur le continent latino-américain. Rappelons-nous de l’élection de Nicolas Maduro au Venezuela, certainement teinté de fraudes et qui s’est soldé par la mise en place d’un régime totalitaire et répressif. Ou encore la réélection plus que douteuse de Juan Orlando Hernandez au Honduras qui a finit par être reconduit après un mois sans le moindre résultat des votes communiqués et des manifestations massives du peuple.
Au Costa Rica, il n’en est rien et c’est bien tout le contraire. Après, plusieurs semaines de débat intensifs notamment ponctués par deux débats à la télévision, les 13 candidats inscrits étaient soumis à l’épreuve des urnes le 4 février.
Ce dimanche était présenté comme un jour de fête de la démocratie au Costa Rica, et ce fut le cas. Dés le petit matin, les millions de Costaricains munis de leur carte d’identité rejoignaient leur bureau de vote habillé des couleurs de leur parti, arborant le drapeau de leur candidat à pied, en famille ou en voiture à coup de klaxon. Sous un beau soleil d’été, chaque bureau était cerné par les stands de chacun des candidats arborant leurs couleurs respectives. Les votants s’y arrêtaient pour saluer le voisin ou l’ami de tel ou tel parti, ou encore certains militants nous approchaient pour nous demander si nous avions déjà fait notre choix. Ces scènes de rencontre, de discussion et de sourires se sont répétés sur tout le territoire.
Au même moment, au musée des enfants de San Jose, les mineurs étaient eux aussi appelés à s’exprimer grâce à un vote symbolique. Un superbe exemple d’éducation civique !
A la tombé du jour, certains militants se regroupaient sur les places symboliques du pays pour faire la fête, tous partis confondus.
Ce fut bel et bien un jour de fête pour l’ensemble des costaricains. Un véritable hymne à la démocratie au Costa Rica qu’une majorité de citoyens et candidats considèrent comme un devoir d’honorer.
De réels enjeux de société
Bien que cette élection se soit déroulée dans la décontraction, il ne faut pas oublier tout l’importance qu’une élection présidentielle représente pour le Costa Rica, comme pour n’importe quel autre pays.
Le Costa Rica doit faire face à des enjeux particulièrement importants, en voici quelques exemples :
- la montée de sa dette qui demande une réforme fiscale ambitieuse,
- une infrastructure routière trop insuffisante qui occasionne de nombreux bouchons qui paralysent le pays et des transports en commun mal organisés.
- Les services sociaux (hôpitaux) et administration congestionnés,
- 20% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté et victime d’exclusion sociale.
C’est aux environs de 20h que le très officiel Tribunal suprême des élections a pris la parole et a présenté les premiers résultats tant attendus. La tension était palpable et la gravité était cette fois de mise pour le reste de la soirée.
C’est finalement un autre thème qui a été crucial dans cette élection. En effet, 2 mois avant cette élection, la Cours interaméricaine des droits de l’homme, répondait à une consultation de l’actuel président de la république Costa Ricain Luis Guillermo Solís, en ordonnant au Costa Rica de garantir, aux personnes de même sexe, tous les droits législatifs existants incluant le mariage.
Le mariage gay a donc fait son entrée dans les débats, dans un pays profondément croyant et où l’Eglise possède un fort pouvoir représentatif et d’influence.
Les résultats du premier tour sont donc sans appel. Le Parti ultraconservateur Rénovation nationale, conduit par le pasteur évangélique Fabricio Alvarado est arrivé en première position avec 26 % des intentions de vote et passe de 1 à 14 députés dans un parlement à 57 membres.
Le deuxième à être présent au deuxième tour est le jeune Carlos Alvarado, du parti de centre gauche Accion Ciudadana du président sortant.
Ce résultat représente véritablement un séisme politique et le deuxième tour de la présidentielle qui aura lieu le 1 avril, est d’une importance cruciale pour la société et la démocratie au Costa Rica. Affaire à suivre !
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